Le pouvoir et la frustration
C’est le thème du moment, n’est-ce pas bien en accord avec les événements actuels ?
Le pouvoir est un droit d’exister, de se développer, d’affirmer ses compétences dans un cercle de rayonnement qui s’accroît avec le temps.
Le pouvoir est en chacun de nous et s’exprime avec plus ou moins de facilité selon que l’on a confiance en soi et en ses compétences. Or si notre pouvoir dépend de notre confiance, il ne s’exprime qu’avec le soutien et l’approbation des autres : qu’ils soient humains ou anges ou maîtres ascensionnés, en vérité un pouvoir s’exprime dans une communauté de pensée.
Les doutes, les à-peu-près constituent des failles à notre confiance intérieure, et c’est grâce à ces doutes, ces incertitudes que nous avons besoin des compétences et du soutien des autres, précisément.
Ainsi, le pouvoir s’exerce mieux à plusieurs, parce que nous ne pouvons pas gérer tous les savoirs à nous seuls. Cela explique certainement la place des chambres parlementaires, des conseils d’administrations et toutes les formes de fraternités pour prendre des décisions.
Notre pouvoir est limité à notre confiance en notre capacité à gérer les défis.
Il s’arrête avec notre ignorance. Nous sommes tous privés du pouvoir de tout connaître, c’est un privilège qui nous permet de vivre et de partager avec les autres. Cela est valable à tous les niveaux de sociétés qu’ils soient du Ciel ou de la Terre.
La frustration naît chez ceux qui ne s’autorisent pas à
exprimer leurs compétences, leurs savoirs.
Le désir qu’ils ressentent de s’exprimer, de donner ce qu’ils ont appris est contrôlé par la peur de ne pas être à la hauteur, par l’incertitude face à leurs véritables compétences.
Les gens frustrés s’imaginent que le monde tourne autour de leurs faiblesses, que leur maladresse sera un obstacle à leur réussite, et que ce qu’ils ont a proposer n’est pas extraordinaire ou à contrario, que la vie s'acharne sur eux de manière personnelle, comme s'ils devaient constamment démontrer leur droit à vivre.
Entre narcissisme et manque de confiance en soi, le cœur et la tête vacillent à la façon d’un culbuto; le désir de s’exprimer qui vient de la pulsion de vie (du ventre ou du coeur) et le couvercle du mental plein de fausses raisons forme un courant d'énergie sous pression, une hésitation tumultueuse.
La frustration entraîne de nombreux dégâts : la confusion mentale, le sentiment de ne pas être aimé, d’être isolé, la sensation de ne plus être « soi-même ». Irritabilité, colère inexpliquée, caprice pour des banalités, dégoût de la vie sociale ou déprime légère cachent souvent une frustration profonde, un manque de justesse entre ce que notre cœur désire et ce qu’il nous est permit d’ exprimer dans notre vie.
Pour limiter ses frustrations, il faut faire circuler l’énergie dans tout le corps, en ayant une occupation sportive ou affective, un loisir qui permet de délier les tensions. Ensuite, il faut être capable d’apprécier son niveau de confiance et poser les jalons intérieurs et extérieurs qui vont préparer la mise en place des choses que l’on désire. Prendre le temps nécessaire, la précipitation n’est pas forcément un gage de réussite même dans un monde pressé. Avaler les étapes ne permet pas toujours d’aller jusqu’au bout du parcours.
Chaque obstacle est un test de capacité qui nous permet d’évaluer nos acquis, et nos manques.
Lorsque l’on vit trop longtemps stressé, les niveaux de résistance du corps, des émotions et de l’intellect sont diminués, il faut en tenir compte pour continuer à progresser, et ne pas tirer sur les réserves d’enthousiasme, de patience et de joie qui seront les moteurs de l’expression positive de notre pouvoir retrouvé.
Car la frustration est l’annonce que vous posséder un pouvoir, de l’énergie en suffisance mais qu’il vous faut trouver le moyen de canaliser cette énergie en relation avec vos désirs véritables.
Reconnaissons que ceux qui cherchent le pouvoir, veulent avant tout être acceptés et aimés, et que paradoxalement le pouvoir lie à une certaine solitude, une autonomie affective qui est fatalement frustrante. Hélas, notre pouvoir s’arrête là où commence celui des autres !
Dites-moi, n’ est-ce pas cela que l’on nomme la démocratie ? Lila