La Pensée et les Dimensions
J’ai toujours vécu sur le mode de l’espoir, de la vision à long terme, pour moi toute chose est le produit
d’une situation préprogrammée par notre Etre angélique, ou bien est un moment d’apprentissage dans lequel la vision est volontairement réduite afin de développer l’intuition. Enfant cette pensée
était encore plus ancrée et pleine de force vitale : je ne pouvais imaginer la peur, le doute et l’arrogance.
Quand une situation ne prend pas la tournure que j'espère, de nouvelles circonstances s’en viennent qui me poussent à voir plus loin. Jamais je ne me suis sentie démunie bien qu’en réalité je l’ai été plus d’une fois. Sans appui, il me restait malgré tout un sens de la liberté et de l’espérance très différente de ce que l’on enseigne communément. Il y a peu, je réfléchissais à un moyen de bien expliquer les différences entre les dimensions ; car chaque dimension s’appuie sur une structure de pensée qui a ses propres bases, et en discutant avec des gens dont la vision est linéaire, j’ai compris à travers leur regard -dans leur manière de voir- l’échelle des différences.
En 3D, il y a une hiérarchie invisible entre les hommes et les femmes, même si celles-ci occupent un poste hiérarchique plus important : les hommes présents se sentent dominants par principe. Alors que pour moi cette distinction est impossible selon le genre sexué, la réalité se base plutôt sur le fait qu’il y a des gens libres et d’autres qui ne le sont pas, ne veulent pas l’être et même désirent rester soumis par convention et tranquillité d’esprit. L’attachement à la sécurité matérielle est pour la plupart des gens un fait certain, pour moi cela est complétement impossible, illusoire car à chaque moment tout peut être remis en question : la vie est une suite de mouvements.
Le fait d’appartenir ou pas à une structure professionnelle, à une entreprise, donne un droit d’appartenance et de soumission entre les collègues et souligne les différences entre ceux qui font partie de la structure et les « étrangers ». J’ai eu la sensation que le plancher est placé plus bas dans le monde linéaire, tout est prévisible et le moindre changement devient angoissant car il représente une multitude de paperasseries, de petits détails à prendre en compte. Chaque détail prend du poids puisqu’il demande du temps et de l’investissement personnel, de la responsabilité. Toute démarche administrative semble « aller de soi », un peu comme accepter de marcher avec un boulet au pied parce que « c’est comme ça ». Tout est lent et prévu pour l’être.
Donc, le rythme des gens qui travaillent semble immuable et s’inscrit dans une forme d’éternité, bien qu’ils s’agitent parfois pour montrer qu’ils ont trop de tâches ou bien un manque d’horizon, les saisons s’inscrivent selon des alternances entre travail et vacances et suit un calendrier d’activités en marge du monde extérieur. Chaque entreprise, chaque administration vit dans une « bulle » depuis laquelle la réalité est perçue à travers un coussin de sécurité. Le travail protège, il balise les espoirs et la carrière, tout est pré-évalué, afin d’accompagner les esprits et rasséréner les gens qui s’évaluent les uns les autres en fonction de leur aptitude à répondre à des tâches prévisibles. Leurs seules difficultés sont d’ordre émotionnel ; d’où l’importance de montrer que l’on « stresse », c’est-à-dire que l’on est vivant, que l’on existe en dehors des tâches prévisibles.
Moi qui ai pris la vie de plein fouet, sans filet, ni réseau, je vois combien ce confort empêche de se confronter à la vie et ses aspects cruels. Vivre sans revenu fixe est l’obligation de se prendre en charge, de s’organiser et de savoir un peu tout faire seul, de s’orienter continuellement à vue. Voyager, s’exiler demande de discerner les gens et leurs intentions avant même de leur parler. S’installer dans une région inconnue - ici ou ailleurs- demande du courage, de la confiance, de l’indépendance, de l’autonomie, de la discipline et de l’adaptabilité mais aussi un minimum de connaissance des structures et des besoins administratifs. Toutes ces qualités ensemble permettent la manifestation des rêves et des circonstances extraordinaires mais rien n’est certain ni acquis.
La différence entre une vision 3d et une vision 4d est l’ampleur et le poids des responsabilités que l’on se sent apte à gérer. Les gens qui vont jusqu’au bout de leurs rêves se responsabilisent face à leur liberté, ils prennent les devants et n’ont pas peur de se confronter à l’inconnu, à l’imprévisible pour eux-mêmes et pour "les autres" (parties d'eux-mêmes). Le point d’appui, la « constance » est placée dans l’idée que l’Esprit est vigilant et nous protège, on peut avoir confiance en soi et dans la vie tant que l’on s’aligne sur cette verticalité. Certes, tous les problèmes ne peuvent être évités, l’accident, le rejet, peut toujours exister mais la plupart des situations ont des solutions : on apprend à réfléchir « positif »; à la place de voir comment respecter la procédure, la spirale des comportements imposés, on ressent l’instant, on s’y adapte et l’on cherche à innover. Chaque geste est libre, ne s’appuie que sur le besoin immédiat et l’intention de rester droit et digne autant que les circonstances le permettent.
Tandis que ceux qui vivent en 3D peuvent se laisser bercer par la douce certitude que demain sera comme aujourd’hui, avec son lot de routine dont ils se sentent prisonniers autant que privilégiés, ceux qui sont indépendants ne se reposent sur rien ni personne d’autre qu’eux-mêmes. Leur intention est leur guide, leur cœur est la coque de noix ou le paquebot qui les portent mais rien ne leur permet de s’appuyer sur quelque chose d’extérieur ou sur les apparences : en 4D, toute la sécurité que nous ressentons nous la créons en nous-mêmes, par choix. Nous sommes notre seule certitude, et il se trouve que cet unique bastion évolue avec nous.
Enfant, je pensais en 5D ce qui représente un nouvel
ancrage, plus stable puisqu’il s’appuie sur la compréhension des lois éternelles de l’Alchimie, de la transmutation des pensées et des émotions. Toute intention s’exprime d’une manière lumineuse
et d’une manière sombre. Les deux aspects doivent être vécus alternativement ou simultanément jusqu’à obtenir l’Unité avec la partie divine où aucune dualité n’interfère.
Parfois l’intention positive si elle tend vers l’Unité avec la partie spirituelle peut « soulever » la situation, de sorte que la partie sombre ne sera pas vécue. Alors, on peut parler « d’état de Grâce », un prélude à l’Etat Divin.
La 5D inclut la spiritualité comme prérequis, la Foi est constitutive du lien avec la Vie et la vision est posée sur cette absolue conviction. Dieu est vécu comme une partie intégrante de nous-même, et aussi comme un immense océan d’énergie nourricière : à partir du moment où l’on est capable d’y puiser, de s’y connecter, d’y respirer, la vie s’étend éternelle, mutable et immuable. Lila