L’illumination immédiate
Lorsque ma main appuie sur la télécommande, « je » ne suis pas seulement mon doigt posé sur le bouton, en fait, je participe à de nombreuses autres dimensions dont certaines sont si éloignées de ce qui se passe sur l’écran du téléviseur, et plus éloignées encore de ce qui se passe dans ma maison.
Lorsque l’on allume la télévision avec la télécommande, on est soi-même à l’extérieur de l’écran. Sans avoir aucun contact avec l’écran, des gens bougent « à l’intérieur » de la boîte et nous n’avons pas le moyen de les en empêcher : nous sommes dans une autre dimension, pourtant cela ne nous empêche pas de ressentir des émotions ou d’être en accord avec les idées de ceux qui s’expriment dans la dimension de la télé. Un lien de conscience existe que « j’active » ou je n’active pas.
C’est la même chose qui se produit entre notre moi supérieur et notre moi inférieur. Le moi humain est relié à la dimension cadrée et limitée de la matière. Le moi supérieur vit dans une dimension qui possède plusieurs pièces, ou plusieurs « moi supérieurs » peuvent communiquer entre eux, sans que cela affecte notre vie quotidienne cadrée dans le film de notre vie.
Le lien entre ces deux dimensions se fait par la conscience. C’est elle qui sait ce que « Je » signifie. Ma Conscience est liée à mon âme, qui elle-même est pleines de dimensions, d’idées et d’expériences que j’ai vécu moi, mais aussi de souvenirs ou d’histoires qui ne sont pas les miennes mais existent dans ma mémoire comme ressource. La conscience n’est pas seulement auto-consciente d’elle-même, elle distingue les différences de dimensions et les différences entre les personnes qui utilisent le « je ». La Conscience est en lien avec les parties invisibles et subtiles : elle est le point de stabilité qui sait ce que « je » traverse comme états mentaux, comme émotions, comme sensations, elle s’étend à des idées et des sentiments que je n’ai pas vécu mais que je peux prendre en moi par sympathie, par empathie, par synthonie. La conscience est un témoin neutre de ce que je suis, de ce que je ne suis pas et, si on pousse plus loin encore, elle continue d’être présente quand toutes les autres notions d’existence disparaissent.
Ma main appuie sur la télécommande, Je décide. Mais ce « Je » qui décide n’est pas celui qui vit les aventures dans le poste de télé ou l’écran d’ordinateur. Celui qui décide, choisi seulement de voir, pas de participer. Lorsqu’il décide de participer, il faut qu’il entre dans la dimension du poste, du film, de l’émission. Il faut qu’il se retire de la dimension de Témoin pour devenir « acteur », et il perd le recul et le confort de la dimension du témoin, il souffre de vivre des aventures, des émotions, des confusions, il perd sa neutralité et se teinte de subjectivité, d'interprétation. l'Absolu est pur et neutre, lorsqu'il devient vous, il est devenu la partie la plus subjective et personnelle de Lui-même. Une interprétation possible et limitée de Tout ce qu'Il peut Etre.
Si l’on veut comprendre l’expérience de Dieu, il faut fermer les yeux. Oublier toutes ces dimensions, aussi bien celle de la télévision que celles que nous avons dans la tête ou le cœur. Oublier tous les niveaux d’expression de la conscience et songer que la lumière n’appartient à aucune dimension en particulier et qu’elle est l’unique trace qui nous attache à l’immortalité. Là où se trouve la lumière quelque part en soi, Se trouve l’éternel et c’est avec cette lumière-là, qu’il faut tisser. Une lumière qui s’étend autour du corps de celui qui tient la télécommande, autour de celui qui n’existe pas dans cette dimension-ci. Dieu est le lien qui réunit toutes les dimensions par Sa conscience et sa Présence. Il les contient mais il n’intervient pas sans utiliser la personne qui porte dans sa conscience, le sceau de Sa conscience à Lui, Il veut que l’On sache qui décide, et à chaque niveau il existe un « je » qui essaie de Lui ressembler, de lui faire éccho. Lila