Entrer dans le Manteau
Je voulais comprendre ce qui m’a poussé à écrire sur ce blog mon chemin personnel ; après tout, la plupart des
gens se méfient des histoires vraies et préfèrent les histoires inventées qui laissent la sensation que l’on peut s’en inspirer…
Par ailleurs, je considère que quelques unes de mes expériences devraient m’appartenir et rester secrètes, or c’est souvent celles-là que je suis amenée à dire ou à transcrire par esprit d’intégrité.
Bon, puisque les expériences s’étaient présentées si facilement à l’écriture, il me restait à en faire (comme vous y êtes appelés également) la visualisation du chemin et le repositionnement des sentiments issus de cette expérience : personnellement que me restait-il de ces instants ? Que pouvais-je en ramener pour ma vie d’aujourd’hui ? Pourquoi ces souvenirs surgissaient-ils maintenant?
Faire un éveil n’est pas si difficile, ce qui est coriace est de rendre cet éveil utile à sa vie et à celle des autres.
Voir, sentir Dieu ou une « force plus grande que soi » n’est pas étrange, ni même rare, dans votre vie vous avez déjà évité de nombreuses complications, des accidents et vu des situations s’arranger « comme par miracle ».
La plupart des gens y voient la présence de leur ange gardien, d’un parent décédé ou d’une main divine et cela est assez juste.
Est-ce suffisant pour croire que l’on doit témoigner de ces choses ?
Est-ce suffisant pour se responsabiliser pour ce « présent » reçu ?
Est-ce suffisant pour engager sa vie selon de nouvelles perspectives ?
La réponse à ces questions met face aux croyances, aux convictions ou aux sentiments profonds.
On a souvent essayé de me convaincre que je faisais fausse route, de nombreux moyens de pressions et autant de personnes ont cherché à me blesser à cause de mes notions spirituelles essayant de me prouver que la Terre est un Enfer où il faut mordre pour se faire respecter, le conseil était généralement : « fait comme tout le monde et la ramène pas ».
J’ai compris à travers ces déviations
que l’intégrité fait peur, l’innocence rend jaloux et blesser est un moyen de « rendre comme soi » ; dévié, cassé, brûlé à vif de l’intérieur.
J’en ai conclu que les gens jugent les autres sur leur capacité d’endurance à la souffrance physique ou morale et pas sur leurs qualités de don et de grâce.
L’Humanité respecte et fait confiance à ceux qui résistent à la souffrance et pour être sûr d’être témoin de ce courage, les gens sont capables d' infliger eux-mêmes de très vilaines blessures, de créer de très gros obstacles ou bien des humiliations afin de « sculpter » l’âme des nouveaux venus au fer rouge de la Révolte.
Un véritable être humain est donc un être révolté jusqu’à la violence : une « bête » en puissance.
Mais attention : il ne peut faire usage de la violence qu’on lui demande d’éveiller en lui qu’en cas d’abus sur sa personne ou sur l'ordre d'un pouvoir reconnu.
Depuis quand le manque d’amour fait-il la base d’évaluation d’une âme?
Pourquoi faut-il faire souffrir et humilier pour apprécier quelqu’un ?
Et si cela est naturel à la nature terrestre : pourquoi les animaux ne le font-ils pas, puisqu’ils sont nés sur Terre?
Paradoxalement, les textes sacrés enseignent le principe inverse : "Que la Paix du Christ s’étende sur vous", "que la Paix du Saint Prophète te bénisse", "que la Paix et la Compassion de Bouddha t’enseigne la zen attitude"; le détachement face aux blessures et aux situations désagréables, le "pardon des péchés"...
Dans les 4 accords Toltèques on dit de ne pas prendre les choses trop « personnellement », donc de se détacher des fausses impressions.
Alors, c’est dans cet état d’esprit que je me suis mise à lire mon texte : j’y cherchais les sensations originelles, les sentiments liés à la mémoire essentielle de cet instant cosmique et impersonnel : l’amour a ressurgit tel qu’il m’était venu en ce moment –là.
Il y avait néanmoins une distance entre la pure sensation enregistrée dans ma mémoire et le sentiment qui y répondait dans mon cœur humain.
Je me suis consacré les jours suivant à rendre élastique cette cristallisation pour recréer la transparence et rendre à mon cœur sa qualité de profondeur d’amour.
Progressivement, j’ai senti le manteau de la douceur descendant et s’installant sur moi et autour de moi. Je redevenais "moi-même" en essence.
Et puis j’ai pensé à tous ceux qui sont encore coincés dans leurs préjugés, qui valorisent leurs croyances plus que la vérité : comment vont-ils entrer dans la douceur, dans leur authenticité?
S’adapteront-ils à l’absence de compétition entre la multitude des Sois Divins ?
Lorsque toutes les valeurs seront retournées, que les habitudes défensives et offensives deviendront simplement des révélateurs des limites d’acceptation de l’Amour.
Cet amour qui viendra du dedans et du dehors, qui sera l’unique sensation qui s’écrasera sur Terre, renvoyant chacun à ses crispations, à ses manques, à ses besoins fondamentaux, à ses propres crissements d'âme.
Aurons-nous le courage de la compassion et l’acceptation de nos besoins d’amour ? Lila